Vous ne connaissez peut-être pas son nom, mais si vous êtes amateur de vin, vous connaissez certainement sa cuvée !
C’est en 2002 que Raymond Leroy et ses associés concrétisent une idée assez folle : exploiter un vignoble en Belgique, dans le Hainaut, dans l’entité d’Estinnes et plus précisément à Haulchin, au lieu-dit « Les Agaises » sur un coteau très riche en calcaire et exposé plein sud. Et depuis plus de 18 ans, c’est l’une des success stories dont nous pouvons être les plus fiers ! Le vignoble a remporté de nombreuses médailles dans des concours internationaux. Les dernières récompenses en date : une médaille d’or au Concours mondial de Bruxelles pour le Ruffus Rosé en mars dernier et le prix du meilleur vin effervescent rosé pour ce même brut lors du Frankfurt International Trophy 2021 en Allemagne.
« On ne s’y attendait pas du tout ! Nous avions entendu que Francfort devenait un concours prestigieux, donc mon fils a envoyé un échantillon et nous avons été élus le meilleur effervescent rosé de tout le concours ! »
Les jurys internationaux ne sont pas les seuls à reconnaître le talent de notre compatriote. Le Gouvernement wallon a décerné au Vignoble des Agaises la décoration de chevalier du Mérite wallon en 2015, pour la vitrine qu’il représente pour la Wallonie et les productions wallonnes de qualité.
Le Ruffus c’est 30 hectares et près de 300.000 pieds de chardonnay, de pinot noir ou encore de pinot meunier, ce qui fait du domaine le plus grand producteur de vin en Belgique.
Mais d’où vient le nom « Ruffus » ? « Ruffus vient de Ruffus Premier, qui était le premier seigneur des Estinnes et de Bray au XIIe siècle, là même où sont plantées nos vignes. Au tout début sur nos étiquettes, c’était la Cuvée Seigneur Ruffus, jusqu’à ce que mes enfants changent l’appellation, car de toute façon personne ne disait Seigneur Ruffus, mais simplement cuvée Ruffus ».
Le sens de la fête
Raymond Leroy est très attaché à notre territoire et à son folklore. « Le carnaval de Binche, c’est sacré ! J’ai d’abord été Paysan pendant mes primaires et j’ai fait le Gille une vingtaine d’années. » Le Paysan est l’un des personnages du carnaval qui porte un costume plus simple que le Gille, vous le reconnaitrez entre autres grâce à son sarrau bleu orné de manchettes blanches. Le Paysan porte un masque presque semblable à celui du Gille, mais sans la moustache et la barbiche. Ils sont considérés comme les « futurs Gilles ». « Le carnaval pour un Binchois c’est fantastique, encore plus en étant gamin. Mes deux enfants font encore le Gille. Mais ça ne m’empêche pas d’aller au Doudou ! Je suis binchois et montois en même temps. »
Raymond Leroy est donc négociant en vin et patron d’un vignoble, mais ce qu’il préfère, c’est le déguster. « Boire une bonne bouteille tout seul, ça ne me dit rien. Boire du vin, c’est très convivial, il faut en discuter, mais pour cela il faut être plusieurs ! » C’est pour cette raison qu’il a fondé le COB, « Cercle Œnologique Binchois ». Les membres du Cercle se retrouvent une fois par mois pour une grande dégustation. Ses enfants ont également pris le relais pour créer leur propre cercle, connu sous le nom de JACOB’S (les Jeunes Aspirants au Cercle Œnologique Binchois). Les deux cercles sont proches et s’associent pour organiser des repas lors des journées portes ouvertes du domaine et participent aux « enlèvements » du vin lorsque le public peut venir chercher ses bouteilles.
« Dans le Hainaut, on adore faire la fête. Un rien et c’est parti ! On garde un esprit bon enfant et communique d’une façon incroyable, c’est un de nos points forts. En réalité, quand on dit qu’on va boire un verre, c’est surtout pour voir des gens. Le carnaval, c’est ça aussi, faire la fête tous ensemble. »
Un amoureux du territoire
Lorsqu’on lui demande ses bonnes adresses à conseiller dans le Cœur du Hainaut, Raymond Leroy est très enthousiaste : « Il y a plein de belles choses dans la région ! Binche c’est très beau, il y a le fantastique Musée du Masque, mais également le Musée de Mariemont, et pour ceux qui sont plutôt nature, il y a les lacs de l’Eau d’Heure. On ne connait pas assez notre région. On ne se rend pas compte qu’il ne faut pas aller loin pour être émerveillé. Le confinement a peut-être aidé à découvrir les belles choses les plus proches de chez nous. C’est beau et convivial, ce qui en fait une région exceptionnelle ! »