Les friches font incontestablement partie de notre paysage. Très présentes en Wallonie et dans le nord de la France, au fil de l’eau, elles intègrent des ressources variées : zones humides, traces patrimoniales, infrastructures de transport, etc.
La Commission Européenne ayant pour objectif de supprimer d’ici à 2050 l’extension des surfaces urbanisées, la pression foncière ne fera que croître sur ces friches. Celles-ci risquent d’être considérées à court et moyen terme uniquement sous l’angle de l’opportunité immobilière, au détriment d’autres ressources, moins rentables, mais néanmoins nécessaires au bon fonctionnement territorial.
C’est dans ce cadre que le micro-projet Interreg BLUE a vu le jour, une appellation pour « les Berges comme Leviers d’actions Urbanistiques et Environnementales ». Pour ce projet de coopération transfrontalière, l’UMONS est chef de file. Grâce à ce dernier, des ateliers ont été organisés entre étudiants en architecture et urbanisme, notamment sur l’ancien site de l’usine Duferco à La Louvière. Au programme de ceux-ci, des journées d’échanges permettant la rencontre de différents types d’acteurs : chercheurs, habitant, experts techniques, associations et élus. Des métiers diversifiés de l’aménagement, chacun d’entre eux ayant sa propre grille de lecture pour comprendre les ressources insoupçonnées des friches fluviales. Une approche interdisciplinaire permet à chaque participant d’apporter ses outils pour protéger et valoriser les friches de part et d’autre de la frontière.
Aujourd’hui, ces heures de travail et ce retour d’expérience se retrouvent compilées dans un atlas pédagogique, commenté. Dans le même esprit, pour rendre le sujet encore plus ludique, des jeux à portée pédagogique ont également été inventés vulgarisant le rôle des acteurs du territoire. Ces différents outils pourront être facilement exploités au sein des écoles par les enseignants en études du Milieu (EDM).
L’exposition « Des friches au fil de l’eau »
En plus de ces différents outils, l’exposition « Des friches au fil de l’eau » est également organisée du 17 au 26 novembre 2021 à la Maison des Associations de La Louvière, faisant la part belle au travail des étudiants.
Cette exposition est entièrement consacrée aux friches, au fil de l’eau. Une exposition mise sur pied grâce au travail réalisé par les étudiants de la Faculté d’Architecture et d’Urbanisme de l’UMONS, associés à ceux de l’Université de Lille. Ensemble, ces derniers ont mené des réflexions pour recycler les friches fluviales dans le cadre du micro-projet Interreg BLUE. Tout leur travail a pu ensuite être traduit au travers d’un atlas pédagogique, de jeux ludiques à destination des écoles et aujourd’hui d’une exposition !
Au centre de son parcours d’exposition, vous pourrez jouer au « serious game » pour appréhender les métiers et les ressources de ces territoires particuliers. Aussi, l’exposition met en récit ces friches, à travers des cartographies, des récits d’acteurs, des projets d’architecture ou d’urbanisme, en valorisant tour à tour chacune de leurs ressources : des opportunités de recyclage urbain, des traces patrimoniales, des sites bien connectés aux réseaux de transport, ou encore de la nature et de la biodiversité.
Sans aucun doute, ce micro-projet permet de sensibiliser les habitants et les acteurs de l’aménagement à la richesse des ressources de ces friches, au fil de l’eau. En présence de zones humides, ou d’une biodiversité singulière, en présence de notre héritage industriel, en présence d’une incroyable capacité de connexions au réseau de transport, il est important de ne pas appréhender ces friches comme n’importe quel terrain vide à bâtir.
Par ailleurs, les métiers impliqués pour les valoriser ou requalifier sont très divers et ne concernent pas uniquement l’architecte. Il est aussi important de sensibiliser les élèves de l’enseignement secondaire à ces métiers moins connus de l’aménagement du territoire, et culturellement différents de part et d’autre de la frontière.
Kristel Mazy, Coordinatrice du micro-projet Interreg BLUE : « Durant deux ans, la construction des matériaux de l’exposition, à travers les jeux et l’atlas a été un moment fort d’apports pédagogiques pour les étudiants en architecture et urbanisme des universités de Mons et Lille. Nourris par les points de vue des acteurs pendant les journées d’échanges, les étudiants ont pu appréhender la dimension politique de l’aménagement du territoire, par une prise de conscience de potentiels conflits d’usages ou d’aménagement, de l’importance du consensus, etc. Par ailleurs, entre lillois et montois, ils ont pu également partager leurs méthodologies de travail ».
Après La Louvière, l’exposition est attendue de l’autre côté de la frontière, à Roubaix du 3 au 15 décembre 2021.
Plus d’infos sur l’exposition par ici et découvrez ici le reportage d’Antenne Centre.