Depuis son entrée en fonction à l’Office du Tourisme de la ville de Mons en 2013, Natacha Vandenberghe est la personne de référence pour le tourisme et la culture dans la région de Mons.
Née à La Louvière, où elle a grandi, c’est ensuite à Mons qu’elle décide de faire ses études. Son diplôme d’ingénieur de gestion de l’UMONS en poche, Natacha Vandenberghe prend la direction de Barcelone, où elle sera la représentante de Wallonie Belgique Tourisme sur le marché espagnol pendant 6 ans. A son retour en Belgique, c’est à nouveau à Mons qu’elle posera ses valises, où elle vit maintenant depuis une dizaine d’années.
Depuis Mons 2015 – Capitale européenne de la Culture, son premier projet à son arrivée, la ville a vécu une véritable révolution touristique. « Il y a vraiment eu un avant et un après Mons 2015. Encore aujourd’hui, tout le travail quotidien est fait dans le but d’attirer à la fois les touristes et les citoyens » nous explique Natacha Vandenberghe.
Deux cibles : le public local et l’international
Depuis plusieurs années, les différents services touristiques et culturels de la ville de Mons accordent une importance toute particulière aux citoyens montois, qui sont les premiers ambassadeurs de la destination. Notamment à cause du Covid, il a fallu fortement recentrer la dynamique de promotion touristique autour du local. Les citoyens sont impliqués dans de nombreux projets, celui du Grand Huit par exemple, mené par la Fondation 2025 et dont les week-ends festifs sont organisés par des associations locales avec l’aide de citoyens.
Mons 2015 a évidemment joué un rôle très important dans la notoriété internationale de la ville, et plus globalement du Cœur du Hainaut. Depuis, de plus en plus de touristes internationaux viennent à Mons et dans les environs. « On le remarque clairement dans les musées, on a beaucoup de visiteurs flamands, qui apprécient énormément de venir visiter la ville ou l’une des expositions internationales que l’on organise ».
Ces expositions qui drainent un public international important – notamment Van Gogh, Keith Haring, et actuellement Fernando Botero – jouent un rôle majeur dans la stratégie culturelle et touristique de la ville. Avec au minimum une édition par an, elles ont la plus grosse force d’attraction touristique et offrent les meilleures retombées économiques sur les opérateurs.
Les infrastructures adjacentes contribuent également à ce grand succès, notamment les autres musées, une offre hôtelière renforcée et les excellents restaurants que compte la ville. « Tout cela nous permet de proposer une offre complète de grande qualité. Avant toutes les campagnes de promotion que l’on peut mettre en place, c’est la qualité du produit qui est offert au client qui permet de tenir la route ».
Des projets concrets
« J’aime avoir des objectifs hyper concrets et j’aime beaucoup les projets de terrain. Je suis très heureuse de vivre et de travailler dans ma ville d’adoption avec de très chouettes collaborations ! » Natacha Vandenberghe pense notamment au réseau points-nœuds Vhello, développé par la Maison du Tourisme de la Région de Mons, en collaboration avec IDEA, Centrissime (la Maison du Tourisme de la Louvière) et la Province de Hainaut.
Ce projet de longue haleine permet aux visiteurs qui viennent à Mons ou à La Louvière de facilement rayonner sur l’ensemble du territoire du Cœur du Hainaut, de se rendre d’un site touristique à un autre à vélo. Ces cyclotouristes peuvent également compter sur le label Bienvenue Vélo, coordonné par le Commissariat général au Tourisme, qui leur permet d’avoir des infrastructures adaptées pour les accueillir, que ce soit dans les chambres d’hôtes, les hôtels ou les musées ou autres sites touristiques.
Un rayonnement réciproque entre Mons et sa région
La manière dont fonctionne la Maison du Tourisme de la Région de Mons, avec un point d’info commun (sur la Grand-Place de Mons) et un portail web commun visitMons.be, permet aux communes de bénéficier de l’attractivité de Mons. « Mais certains sites fonctionnent très bien par eux-mêmes, c’est le cas du Grand Hornu, qui a un très fort pouvoir d’attractivité sur le marché flamand notamment, de par la qualité des expositions qu’il propose. Une notoriété dont profite également la Ville de Mons. Chaque commune a un potentiel fort, je pense aussi à Colfontaine avec la maison Van Gogh de Wasmes, qui est très séduisante à l’international ».
Malgré une offre culturelle et touristique bien étoffée, il reste encore des petits endroits insolites à découvrir… Par exemple le site de Marcasse à Colfontaine, accessible sur rendez-vous auprès de la propriétaire privée. « Il s’agit d’un puits minier dans lequel Van Gogh est descendu à l’époque, voulant se rendre compte des difficultés que rencontraient les mineurs au fond des puits. On a l’impression que le temps s’y est arrêté, c’est un bel endroit à découvrir et un très beau lieu de mémoire du passage de Vincent Van Gogh dans notre région ».
Les grands rendez-vous de 2022
Du côté du pôle muséal au BAM, notons une exposition sur Anto Carte, peintre d’origine montoise, au premier semestre. Au deuxième semestre, c’est Joan Miró qui sera mis à l’honneur dans une grande exposition. A la même période, des expositions sur le Congo seront à découvrir au Mons Memorial Museum.
« Nous aurons également une très belle programmation de Mars – Mons arts de la scène, qui contribue énormément à la notoriété plus locale, mais toujours de manière qualitative. Ainsi que de grands moments forts au niveau de la ville, avec le Festival de Printemps, Destination Mons et puis Mons Cœur en Neige. On verra comment les choses évoluent d’ici là ! »
Les défis à l’horizon 2025
Mettre la barre toujours plus haut, capter le public local et international, sensibiliser les jeunes à la culture, voilà quelques-uns des défis que le tourisme montois relève au quotidien.
Natacha Vandenberghe souhaite également attirer plus de grands événements, comme le Festifood du Guide Michelin, qui contribuent fortement à la notoriété auprès des professionnels et du grand public, et qui représentent de très belles opportunités pour la ville et la région.
Enfin, un des gros défis pour les prochaines années sera de transformer le tourisme d’excursion en tourisme de séjour. Avec une offre toujours plus qualitative et variée, il est tout à fait possible de capter le public et de l’attirer vers une durée de visite un peu plus longue.
